
Déjà quelques temps que nous n’avons pas écrit de post sur les « valeurs » que nous partageons chez Autrement. Non pas que nous ayons oublié nos engagements du début – au contraire, ils auraient même tendance à se renforcer – mais nous sommes parfois hésitants à décrire tout cela, à l’heure et nous avons encore tout à prouver. Au delà de cette question de timing, on est également un peu gênés par la mode du tout « éthique », dont bien souvent l’origine n’est qu’une opportunité de com, sans véritable démarche construite, sans engagement sincère.
Aujourd’hui donc, presque en préambule de tout le reste, on souhaite remettre au goût du jour une valeur toute bête, ultra galvaudée : la Transparence.
Mais qu’est-ce que la transparence pour un éditeur de sites web ? Pour une petite structure aussi jeune (moins d’un an), dont le futur est à écrire ?
La première illustration est très simple (et oui, c’est l’un des effets positifs : quand c’est transparent, on y voit mieux !) : on fait ce qu’on dit, on dit ce qu’on fait. Cela peut paraître évident, c’est très loin de l’être.
Cette transparence peut s’illustrer sur tous les sujets. Auprès des collaborateurs tout d’abord : ne pas faire miroiter un CDI à un stagiaire si vous savez que vous n’avez pas prévu d’embauche sur ce poste, ne pas souligner tous les risques qu’il y a à rejoindre une start-up, garder pour soi une information de peur qu’un autre collaborateur l’utilise à des fins qui pourraient vous nuire (le fameux management de grand-père : « j’ai l’info, donc j’ai le pouvoir. je garde l’info pour moi, je garde le pouvoir »), etc.
Auprès des Internautes, bien sûr : il est si facile de biaiser un tableau de résultat en mettant en premier ceux qui vous rémunèrent. On reviendra la dessus, c’est le jeu de pas mal de sites, dont certains de nos concurrents. Il est tentant d’écrire en tout petit qu’une adresse email sera utilisée à des fins commerciales. Il est malheureusement courant qu’un site qui se présente comme un guide soit en fait un annuaire. Qu’il fait donc payer les « bonnes adresses » qu’il est sensé sélectionner… Alors qu’il serait plus simple, et surtout plus honnête, de dire « notre métier c’est ça, voilà où nous gagnons de l’argent, voilà où nous n’en gagnons pas ».
L’avantage de la transparence, c’est que tout devient plus simple. On explique mieux, on ne se demande pas comment on va manipuler telle ou telle population. On dit la vérité. Au passage, on avoue ses doutes, on assume ses imperfections (pas facile, ça …).
L’inconvénient, c’est qu’il faut une grande vigilance. Si on l’énonce, comme je viens de le faire sur ce post, il faut assumer. L’autre conséquence directe, c’est que l’on se crée des contraintes supplémentaires, au moment même où l’on souhaite garder un maximum de souplesse. Si vous dîtes à vos internautes que vous êtes un éditeur, que votre contenu ne sera jamais biaisé par des considérations commerciales, il faut tenir cet engagement sur la distance, alors que vous aurez de nombreuses occasions, très tentantes, de basculer de l’autre côté.
On compte donc sur vous pour nous traquer si vous nous prenez en flagrant délit de contradiction entre notre discours et nos actes. A vos claviers.
Michel
PS : Au passage, voilà une démarche qu’elle est bien : le festival Marsatac, dont la 11ième édition (par ailleurs excellente) vient de se terminer, a détaillé les 10 engagements d’un festivalier responsable. Une démarche sincère, structurée, des applications concrètes, visibles et efficaces. Nous on dit : chapeau !
PS2 : le logo illustrant cet article est celui de Transparency International